Le grand déblocage

Une histoire bizarre ? Voilà les faits. Un jour, aux puces de Barcelone, "Los encantes" accompagnées de mes deux filles, nous fouinons, sans chercher un objet particulier. Ensemble nous voyons un ours en peluche... il semblait nous appeler, il avait un regard lumineux...
Des yeux qui nous parlaient ! Sans aucune hésitation, ni le moindre marchandage, l'ours fut acquis. C'est assez banal...
Mais la suite l'est moins. Cet ours catalan d'origine, devait rester en Catalogne, c'était la moindre des choses. Nous l'avons donc laissé à
Cadaqués (vous connaissez maintenant depuis que j'en parle;.. si vous voulez des précisions, demandez....)
Ce qui est vraiment bizarre est que chaque fois qu'une des filles s'endormait avec lui, leur nuit était peuplée de cauchemars horribles.
Le pire est arrivé à ma fille aînée. Seule dans l'appartement, l'ours serré sur son coeur, elle n'a pas fermé l'oeil de la nuit. C'était hors saison touristique, personne dans le petit immeuble... rue quasiment vides... elle a entendu une enfant pleurer en appelant sa maman !Elle a eu le courage de regarder dans l'escalier, vide... dans la rue devant la maison... personne !
Qu'auriez vous fait à notre place ? Je vous avoue qu'après plusieurs expériences de nuits cauchemardesques.... nous nous sommes séparées de l'ours en peluche sans aucun regret.
Je vous promets que cette histoire est authentique.

Quelle heure est il madame Persil ? 8h-le quart madame Placard ? Quelle petite fille n'a pas chanté cette comptine ? et voilà que nous allons en perdre une cette nuit... une de perdue dix de retrouvée ? faut pas rêver quand même ! Il ne faut pas oublier d'avancer montres et pendules... heureusement certaines horloges électroniques s'en chargent à notre place.
Mais qu'en est il de notre horloge interne, notre horloge biologique ? J'ai bien l'impression que tout le monde s'en fout.
Quand j'étais journaliste j'ai proposé un article à la rédac chef sur ce sujet. J'ai interviewé un pédiatre, parce que les enfants sont les premiers concernés et perturbés dans leurs habitudes de sommeil. Hélas, j'ai eu le tort de glisser dans l'article le mot "endormissement"...
La fameuse rédac chef, européenne, mais pas française m'a dit que ce mot n'existait pas, que personne ne le comprendrait.... Je lui ai alors conseillé de faire réécrire cet article par son boucher ou sa concierge, qui eux sauraient certainement mieux que moi trouver le mot accessible au plus grand nombre.... Résultat : j'ai été virée dans la semaine qui a suivi !
Cette fameuse heure d'été m'a porté bonheur, le rédac chef qui m'a embauchée ensuite comprenait tout ce que j'écrivais ! OUF !

Ce dimanche de mars, il avait fait beau. Le printemps n'avait que quatre petits jours. Mais il était déjà bien présent. La mer frisait sous la caresse d'une légère brise venue de la montagne. Le ciel d'un bleu innocent invitait à la rêvasserie. Le soleil ne voulant pas être en reste réchauffait l'atmosphère... comme il était bon de s'assoupir; les vaguelettes s'enroulant les unes dans les autres avant de s'écraser contre la grève chantaient une berceuse... C'est ainsi que je me mis à rêver. Entourée de douceur les rêves auraient du être aussi beaux que des contes de fées. C'est un véritable cauchemar que j'ai vécu alors !
Je me voyais dans mon lit, à moitié endormie, et j'ai senti un petit grattement sur l'épaule gauche... Puis une voix me dit "viens, lève toi, j'ai quelque chose à te dire"... J'obéis et me retrouve dans une grande pièce blanche, assise en chien de fusil sur un canapé blanc, recouvert de coussins bleus. Je réalise alors que ma fille aînée est assise près de moi...
Elle me dit "c'est Sophie...". Je ne comprends pas très bien, en rêve les mots sont parfois confus.
Je lui pose alors cette question bizarre "elle est à l'hôpital ?". Vous voulez vraiment connaître la réponse ?
"Non, elle est morte".... Remarquez ce n'était qu'un rêve.... éveillé !
Depuis ce 24 mars il me reste au coeur une curieuse douleur et chaque fois que je revis cette scène, les larmes me montent aux yeux.
Je me demande vraiment pourquoi !

J'aurais envie de te confier tant de moi aujourd'hui mon fidèle blog. Mais voilà, tu es incapable de garder secrètes mes confidences et mes pensées. Qui mieux que toi peut m'écouter, me comprendre... sans me juger.
Je me trouve dans une situation inconfortable... non, pas une situation matérielle... tout se passe dans ma tête, comme d'hab ! Depuis le temps, tu me connais, j'y vais franco et pourtant je ne suis pas "une ligne droite"... Remarque la ligne brisée ou courbe n'est pas désagréable, elle permet de faire des découvertes au détour d'un chemin, on ouvre les yeux sur de nouveaux paysages de soi !
Ah, tu dis que la thérapie narrative m'a fait bouger ? Je préfère évoluer... c'est plus proche de la réalité.
Dis moi, je fais quoi maintenant ? Allez blog, pour une fois bouge un peu, parle moi. Quoi ? je suis une filoute... je ne dis pas tout ce que je pense ? et alors, j'ai bien le droit quand même !
On arrête ce dialogue de sourd tout de suite.
A demain cher Blog... j'aurais les idées plus claires... ! là je patauge un peu.
Je t'embrasse.

Oui, il y a des jours où se voit comme un arbre qui ne sait plus comment faire des bourgeons, comment les faire éclore, se parer de feuilles tendres quand vient le printemps... demain.
Il y a des jours où je me dis que je n'aurais jamais du naître.