Le grand déblocage

 

"say hello again"

Il m'a fallu des mois pour admettre que je pouvais vivre sans elle. Je ne sais même pas comment j'ai pu lui dire "hello again".

Je me suis battue, j'ai refusé d'y croire, je disais "quand on perd un enfant, c'est une amputation... un membre ne repousse pas... un enfant ne revient pas !

Et pourtant, elle est là en moi, vivante, visible. Pourquoi j'écris sur elle ce soir, parce qu'elle m'habite, parce que ça me fait du bien de parler d'elle, ma fille Sophie.

Pourquoi je pleure ? parce que accepter de la voir en moi ne supprime pas la souffrance de l'avoir perdue, de ne plus jamais pouvoir la toucher, l'embrasser. L'entendre chanter, la voir bouger comme un petit lutin sautillant quand elle dansait.

Finalement le plus dur n'est ce pas d'en parler à l'imparfait ? c'est totalement imparfait. Désormais quand je parlerai d'elle ici, j'utiliserai le présent.

à suivre... peut être !

 

Ce n'est un secret pour personne ici, j'en ai souvent parlé. J'ai perdu ma fille cadette... bientôt 14 ans déjà... seulement ? cela n'a aucune importance ce temps qui passe. Elle est toujours là !

Dernièrement j'ai croisé une personne... je lui ai dit ! voici ce qu'elle vient de m'écrire :

"Ainsi donc, il vous est arrivé ce que chaque mère redoute : voir partir un de ses enfants avant elle... Pleurez, Françoise, pleurez sur mon épaule et sur celle de toutes les mères."

Je n'ai jamais reçu un si beau message. Oui, pleurer c'est inévitable, indispensable parfois. C'est comme ça ! Et cela n'empêche pas le bonheur d'exister... n'éteint pas le rire, la joie de vivre, d'aimer... quand on a la chance d'avoir une autre enfant, des petits enfants, une famille, des amis.... et bon sang quels amis ! alors là, j'ai un sacré bol !  (oui, la famille aussi... arrêtez de râler.....)

Après une conversation sur la place que l'on donne à certains amis dans son "cercle de vie", je me suis aperçue, contrairement à ce que je pouvais laisser croire, que je n'avais ni besoin, ni envie, d'occuper la moindre place dans l'espace vital  de qui que ce soit.

Il m'apparaît que j'aurais plutôt envie et besoin exactement... du contraire.  Je sais, tout le monde a besoin d'amour, comme une éponge vivante réclame de  l'eau...

Cela m'a amenée à penser à la douleur, la souffrance que je supporte depuis la mort de ma fille. Je l'aime comme avant, pendant et... après. L'amour est intact. Ce qui est insupportable, inconcevable c'est l'immense vide  qu'elle a laissé.

Même si..... oui même si.... au fait, même si quoi ? Je l'accueille à chaque respiration qui me permet de vivre, même si aujourd'hui je vis et ne survis plus, même si nous vivons, nous retrouvons par le lien de l'écriture... même si tout ce que je sens et n'arrive pas encore à exprimer me fait aimer la vie comme je ne l'ai jamais aimée...  Tiens, c'est curieux ce que je viens d'écrire là. Elle est mon "moteur de vie". Pourquoi ? envie, besoin de lui plaire, qu'elle soit fière de sa maman... je ne sais pas ! et puis cela n'a pas vraiment d'importance.

Et si tout ce que j'entreprends actuellement m'aidait à combler le vide de son absence ?

A suivre... peut être !

Pas très présente en ce moment. Moins de disponibilité parce que loin de chez moi. En plus,  un être très cher hospitalisé... l'impression qu'il n'est pas très bien compris... suivi (oui c'est un mec... mon frère) ou bien qu'on lui dissimule qq chose ????

Pourtant, il n'a pas la rate qui se dilate, l'estomac qu'est pas droit, etc....  mais d'autres fonctions qui déconnent !  On verra.............

Infection microbienne... mais on ne trouve pas ce foutu petit microbe... il est inconnu au bataillon ! Pas plus de détails, à quoi bon !

A bientôt.

Ce soir je suis aux abonnés absents... et pourtant je suis présente puisque j'écris... Cependant j'ai le coeur ailleurs... loin...
J'ai poussé cette porte et j'ai trouvé... je ne sais pas, j'ai la mémoire qui flanche, j'me souviens plus très bien... il me semble que j'ai trouvé un carton rempli de lettres, d'écrits, d'un journal intime... des photos... Oui, je connais très bien la personne sur la photo.
Un fort désir de tout ouvrir tout lire... là tout de suite... en même temps je ne sais ce qui me retient, j'ai envie d'attendre, de prendre mon temps ! Si elle était là, elle ne m'aurait jamais permis de m'approprier sa vie. N'est ce pas toute une vie que l'on grave au fil des années et pourquoi le fait on ? Pour se soulager, pour le transmettre ! je n'ai pas de réponse. A quoi bon pleurer sur ce qui jamais ne sera plus ! Peut être que tous ses secrets intimes, tout ce que j'entendrai... c'est tout simplement la vie qui revient... une résurrection !