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05/03/2010

Demain mon frère aura....??

 

la fenêtre de ma chambre.jpg

Chez mon frère... et ma belle soeur !

Demain c'est l'anniversaire de mon frère. Il a dix huit mois de plus que moi... alors vous pensez bien que je ne vais pas vous dire son âge. Imaginez vous que ce brigand, lorsqu'il me présente à des amis, a le culot de dire "je vous présente ma soeur aînée"... oui, j'ai bien entendu, il ne dit pas "aimée". Pourtant, même si c'est un homme discret, silencieux, je sais qu'il m'aime.

Des exemples ? j'en ai à la pelle. A l'époque j'avais 8 ans, une peur panique des araignées. En vacances chez notre brave tante Georgette, il m'a fait courir pendant.... je ne sais pas... cela me paraissait des kilomètres, tenant dans sa main une araignée. Il voulait me la mettre dans le cou. Il a fini par m'avouer que ce n'était qu'un cheveu !

Une autre fois, j'étais toute petite, j'ai osé m'asseoir au volant de sa voiture à pédales. Vous croyez qu'il m'a laissé parcourir quelques mètres ? pas du tout. Il s'est assis sur le capot. J'avoue que je ne me souviens pas de cette histoire, mais j'ai une photo pour preuve. Flemme de la scanner !

Tiens, plus tard. Mon grand frère était journaliste; il a débuté dans la carrière en rapportant les faits et gestes de nos "célébrités". Il était donc invité partout... Un jour il m'avait promis qu'il m'emmènerait voir "Maison de Poupée", d'Ibsen. J'attends encore, je crois qu'il y est allé avec une poulette... une de celles qui n'arrêtaient pas de téléphoner à la maison... pffffttt. Il n'en n'a épousé aucune. Il en a choisi une autre qui, elle, ne l'appelait jamais. Il a "ciblé" juste,  ils sont encore mariés après.... oh.... longtemps, très longtemps !

Quand notre maman est morte, je sais qu'il a beaucoup pleuré, en cachette. (Un homme de sa génération ne montre pas ses larmes). Il lui téléphonait tous les jours. Mon frère est hyper sensible, cultivé, bigrement intelligent, il écrit, écrit, écrit... bien ! trop bien même. Il m'en a filé des complexes le coquin. Mais il ne dit jamais rien, il faut l'aimer comme je l'aime pour le sentir, le deviner !

Nous partageons une très grande souffrance dans notre vie, la perte d'un enfant; nous partageons aussi la joie d'être aïeul ! Il a quatre petits enfants (dont deux grands...) et moi trois !

Nous nous sommes re-trouvés en juillet dernier lorsqu'il a été si malade, je croyais qu'il allait mourir. Nous avons évoqué nos souvenirs, raconté nos histoires, un même évènement : nous l'avions vécu ou vu d'une façon différente...

Il s'est accroché, a tenu le coup, et vous voulez que je vous dise la vérité, je suis vachement heureuse de pouvoir l'appeler demain pour lui souhaiter un bon anniversaire !

Si par hasard tu me lis... mon frangin (il a horreur de ce mot) je t'aime.

J'ai les boules (il déteste cette expression) de ne pas être près de toi pour t'embrasser.

Quel âge as-tu déjà ? (il hait quand on lui rappelle son âge) !

ah bon, je croyais que tu étais plus jeune (je suis une vraie filoute).

Finalement, la famille ce n'est pas si mal, elle a de bons côtés, vous ne trouvez pas ?

 

 

19:21 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : anniversaire, souvenirs

04/03/2010

Trois petits tours...

En vérité, il n'y avait qu'une tour et l'école s'appelait "Institut de la Tour". Uniforme de rigueur, gris. Tablier chasuble noir. Chaussettes blanches...  Bonnes ou mauvaises soeurs "dame de Sainte Clotilde". J'ai détesté cette institut où je n'ai rien appris... ou presque, de la 5ème à la 3ème incluse. J'ai quand même une adorable prof de maths... j'adorais les maths, je voulais faire honneur à mon papa qui, de son vivant, était un brillant ingénieur civil des mines. Détail souriant, cette dame s'appelait de son nom de jeune fille, Mademoiselle Agamemnon... en se mariant elle est devenue Madame Carré... c'est quand même un minimum pour une prof de maths !

Mes seuls instants de bonheur, les leçons de Piano avec Mademoiselle Caron. Si je pouvais choisir, et si la réincarnation existe, je voudrais dans une prochaine vie être pianiste virtuose, tout simplement.   Comme j'étais triste dans cette école, j'ai le souvenir de quelques copines.

Justement, tout à l'heure chez Carrefour, rayon livres, je vois le dernier Janine Boissard, nous étions dans la même classe.  Bardot a été dans ce même institut, mais je ne me souviens pas du tout d'elle, pourtant un jour j'ai vu une photo d'école où elle était avec des nanas que j'ai connues...  Bref, j'étais mal dans ma peau... nostalgie quand tu nous tiens....

Plus rien ne redeviendrait comme avant, cet heureux temps... de la guerre C'est étonnant, peut être parce que j'étais une petite fille, mais ce désordre... les cours interrompus par la sirène, alerte, tout le monde à la cave... en sortant on ramassait les éclats d'obus, on les reniflait !

Dans ma classe il y avait une Japonaise; elle s'appelait Kaso, elle avait deux soeurs Tchéko plus âgée, et Yoko, plus jeune. Elles nous racontaient qu'à l'ambassade du Japon il y avait de la moquette épaisse "comme ça"... tellement épaisse que j'imaginais qu'elle rebondissaient dessus comme sur un ballon.

Chaque jour, avec le directeur,  nous allions au bois de Boulogne jouer au foot, les rouges contre les jaunes... J'avais horreur de ce jeu barbare, je n'ai jamais aimé ces jeux de ballon qui font mal aux mains.  Alors je m'éclipsais en douceur. Un jour j'ai eu très peur un bonhomme caché dans un buisson m'a regardé avec un drôle d'air... je cours encore !

Pendant ce temps là la directrice... non je ne dirai pas ce qu'elle faisait ! J'ai trop d'estime pour sa mémoire. C'est elle qui m'a donné le goût de la lecture et de l'écriture il me semble. C'était un excellent prof de français.

Les petits tours sont finis... qui sait si demain ?

20:12 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : école

03/03/2010

Injustice !

Qu'est ce qui est juste, qu'est ce qui ne l'est pas ? en vertu de quoi pouvons le dire ? Pour moi c'est une évidence que perdre un enfant, c'est une injustice. Et espérer avoir un bel enfant, prendre toutes les précautions médicales pour cela et... avoir un enfant handicapé, est ce plus ou moins juste ?

Il  n'y a pas de degré, d'échelle de comparaison. Ce qui est injuste pour l'un peut paraître juste pour l'autre. Quels seraient les critères qui permettraient d'en "juger" ?  Même ce mot juger est "injuste", plus exactement impropre.

Chacun de nous vit ses propres évènements en fonction de quoi, finalement ?

Ce mot injustice nous le disons  peut être à tort et à travers... tout comme "normal" ? :-)  ce petit mot qu'on met  à toutes les sauces...

Bien malin celui qui peut dire, sans se tromper, ceci est juste ou injuste... normal ou  anormal !

Cela me rappelle une histoire : , Enfermé dans un asile "d'aliénés, derrière les barreaux de sa fenêtre, un "interné" regarde les gens aller et venir dans la rue  et il demande à un passant : "Hep,  vous êtes combien là dedans ?"

Bonne soirée....

18:47 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : questionnement

02/03/2010

Muette...

Je regarde l'écran... je suis muette ! Et ce mot fait remonter mon enfance, mon adolescence... jusqu'à mes premières amours ! C'est dans ce quartier que j'ai vécu de 2 à 17 ans... ensuite j'ai émigré pour Neuilly sur Seine :-)

La Muette... je me souviens de la Marquise de Sévigné à l'angle de l'avenue Paul Doumer et de la rue de la Pompe. Je me souviens d'un café qui s'appelait le Saumur et avec les amis nous l'appelions "La Rotonde" ! Avenue Mozart il y avait la boulangerie "La flûte enchantée". Pendant la guerre Monsieur Quentin était boulanger, sa femme à la caisse... nous y achetions le pain et disions régulièrement "Maman passera payer et donnera les tickets".  En face, un magasin de jouets "le train bleu". C'est là que papa, avant la guerre, avait fait réaliser sur une plaque de contre plaqué,  d'un côté, le plan d'une ferme, de l'autre un "champ de bataille" ou la ligne Maginot, je ne sais plus; c'était pour mon frère qui avait des soldats de plomb... et moi (ou nous deux ?) avions tous les personnages et animaux de la ferme. J'en ai encore... les bâtiments également, mais le temps a bouffé le chaume du toît !

Et il y avait Monsieur Charlot, le marchand de journaux, dans sa cabane,  tout près de la rue des Vignes. Lui, il avait perdu une jambe en 14 et marchait avec des béquilles... Rue des Vignes, c'est là que nous habitions pendant la guerre. A la porte de l'immeuble une fleuriste chez laquelle j'achetais des fleurs toutes les semaines pour les offrir à ma maman.

J'arrête, parce que je pourrais vous raconter ma vie... Gisèle ma copine, la fille de la concierge.. Marelle, sauter à la corde....  et rue Singer, le cours Hélène Boucher... tous les samedi après midi, guignol dans la classe en bas à gauche...chaque classe avait un décor différent : les soldats, les grands bancs...  Et la bouffe dégueulasse pendant la guerre, la brave grosse Marie, sa marmite appuyée contre son ventre, elle disait "qui qui n'en reveut du chou ?"... ça ne s'invente pas...! je vous jure que c'est vrai !

Voilà comment à partir d'un mot des histoires viennent... naissent... demain, je pourrais recommencer.  Ce sera sans doute une autre histoire, même si c'est toujours la même.....

 

18:48 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : paris, enfance

01/03/2010

Est ce naturel ?

Cap de Creus.jpg

On parle de catastrophe naturelle... c'est une formule ! Est ce si naturel pour tout le monde ? Je ne sais pas si les satellites et autres moyens d'observation météo  auraient permis sinon de prévoir, mais au moins de prévenir plus tôt les personnes qui se trouvaient dans des zones particulièrement exposées, de prendre des précautions et, éventuellement, de sauver je ne sais quoi...

C'est à ce je ne sais quoi que j'ai pensé ce matin en entendant un maire annoncer que 200 personnes (foyers ?) avaient tout perdu ! Tout perdre, c'est horrible. Les biens matériels, certains se remplacent facilement par d'autres, en espérant que les assurances... assurent !

Mais que dire du petit napperon brodé par la grand mère que vous gardiez précieusement dans le tiroir de votre table de nuit, ce petit bout de tissu que vous touchiez chaque fois que vous aviez besoin de courage... Et cette photo, cet instantané où toute la famille réunie aide l'aïeule à souffler   ses 90 bougies. Elle est entourée de ses petits et arrière petits enfants. Elle lève les yeux au ciel semblant "merci mon Dieu"... une autre photo cette jeune femme serrant sa maman dans ses bras... une photo qu'il sera impossible de refaire, parce que l'enfant n'est plus de ce monde...

Il y a aussi des objets. Ils paraissent inutiles et ridicules aux yeux des autres, un vieux fouet en fer (?) pour monter les blancs d'oeufs en neige. Il y a belle lurette qu'il n'a pas servi, mais il était là, toujours présent... souvenir d'un temps qui ne peut s'oublier.

On se retrouve tout nu. Tout ces petits objets qui nous relient à ceux qu'on a aimé et qu'on aime toujours... tout a foutu le camp en quelques instants.

Ces trésors  sont inestimables.  Disparus à tout jamais.

Alors, que reste-t-il ? en chacun de nous ceux que nous avons aimé sont et seront vivants, tant que nous en parlerons.

Aucune catastrophe naturelle, ou pas, ne viendra noyer ou brûler cet amour que portons en nous jusqu'à notre mort, et qui sait... au-delà ? mais ça c'est une autre  histoire.

Ce que nous portons en nous, personne ni rien ne peut nous le retirer.