Le grand déblocage

Il y a une semaine mon frère hospitalisé en soins intensifs "cardiologie" était une véritable loque, difficulté respiratoire, tension très basse ! Son coeur   tenait grâce à un  tonique cardiaque en perfusion. etc... etc... J'ai vraiment pensé qu'il vivait ses dernières heures.

Aujourd'hui, c'est un autre homme... une résurrection ! La voix claire, la respiration libre, il peut enfin marcher tout seul... il y a 48 heures deux personnes ont du le soutenir pour qu'il puisse faire trois pas...  La tension remonte...

Quand le coeur veut tenir, on dirait qu'il en met un sacré coup pour insufler la vie.  Il tiendra ce qu'il tiendra.... J'espère que ce sera le plus longtemps possible.

Prenez bien soin de vous, de ceux que vous aimez... et de ceux qui vous aiment !

Comme ces pauvres gens privés d'eau doivent souffrir ! C'est au vrai sens du terme inimaginable pour nous qui râlons à la moindre goutte d'eau tombée du ciel ! Quelle erreur... la sécheresse est un véritable fléau.

Dans ma région, il ne pleut pas assez, la nature souffre et pourtant il y a beaucoup d'espaces verts, la vigne préfère le manque d'eau à l'excès et finalement, malgré les piscines individuelles qui pompent un max, les lavages de voitures qui consomment et polluent quand on les fait avec un simple tuyau d'arrosage etc..... on s'en tire pas mal.

J'en reviens donc à ma première idée qui me fait imaginer ces êtres, des humains comme vous et moi, qui pleurent devant la source tarie, le bidon vide, le robinet inutile...  Quelle goutte d'eau pourrions nous leur apporter/envoyer ? Nos larmes sont inutiles et stériles. Comment agir ?

Avez vous une idée valable et positive, constructive ?

Il y a 45 ans à la même heure... le 7 juillet tombait un mardi. J'ai ressenti des petits signes qui me disaient que j'allais accoucher le jour même. Vite il ne fallait pas que les 4 kilos de groseilles achetés la veille au marché de Cany soit perdus. Avec Odile, la jolie pete Cauchoise qui m'aidait à la maison, nous avons tout préparé et fait "éclater" les fruits dans la grande bassine en cuivre... Il ne restait plus qu'à extraire le jus pour faire une belle gelée maison. Ensuite, j'ai organisé la garde de l'aînée conduite chez sa mère grand,  fait quelques courses en prévision de mon absence. Midi, déjeuner normal. Ensuite je suis partie dans ma belle 2 chevaux en direction de St Valery en Caux. A la maternité on m'a dit que j'avais un début de dilatation, je voulais partir me promener... on m'a conseillé de rester. Je passe sur la suite...  aucun problème.

A 17 heures le toubib est arrivé... à 21 h 20 Sophie est née : "c'est la fille". Le médecin l'avait prédit un mois avant, au bruit du coeur.

Ce coeur a battu fort pendant presque 32 ans... puis il s'est mis en grève un certain 19 mars 1996 !

Voilà.

Bof, pas grand chose de nouveau sous le soleil. Je passe simplement vous dire que je pense à vous, que c'est bon de vous sentir là même virtuellement. Les mots vont au delà et je les reçois toujours bien vivants.

Merci pour ces échanges et beaux partages.  Voilà, big bisous !

Personne ne demande à naître, peu nombreux sont ceux qui demandent à mourir. C'est comme ça. Ici nous sommes de passage, même si quelque part on veut bien se croire immortel. Qui passe son temps à imaginer son corps froid, inerte ? On se projette (je parle pour moi évidemment) vivant,  chaud,  plein de vie.............. voire éternel !

Et un jour tout fout le camp. Aujourd'hui je suis pessimiste, peut être à tort, sur l'avenir de mon frère. Si je me trompe, tant mieux.

Un ami, parlant d'une   amie  disparues récemment a écrit ces mots ""............ dont le corps est récemment décédé.......................".  Cela me  parle. La mort du corps n'est pas celle de l'esprit. Et, finalement, que gardons nous ? Justement les souvenirs sont faits de moments, d'instants, de morceaux de vie qui, additionnés l'un à l'autre,  nous  permettent de garder vivant en nous celui dont le corps a disparu de notre vue.

Notre regard intérieur est vivant. Il nous permet de voir.... "l'invisible visible en nous" (dixit Michael White. "Inventeur" des Pratiques Narratives". Ce n'est pas facile à vivre, à accepter, mais croyez moi  c'est plus réconfortant que le deuil qui est synonyme d'oubli. Faire son deuil, c'est reléguer le disparu dans un coin perdu de nous même. Et ça, pour moi, c'est inconcevable.

Je ne sais pas si je le dis bien, mais c'est ce que je ressens.