Le grand déblocage

COLOMBE - PABLO PICASSO

Je sens mon cerveau tout aussi froid que le bout de mes doigts. J'aurais envie d'écrire des pages et des pages de ce qui s'y passe en ce moment. C'est tellement personnel que tout en moi est fermé à double tour. Rien ne peut sortir, rien ne veut sortir.

Pessimiste, voilà ce que je suis aujourd'hui. Il n'y a pas pire, parce que c'est un sentiment fondé sur rien, ou pas grand chose. Un grain de sable, un minuscule grain, s'infiltre dans les rouages du ronron quotidien, et je me mets  à construire des histoires terriblement catastrophiques. Je fabule... (lire l'Espèce Fabulatrice de Nancy Huston)

Une toute petite voix, très lointaine, me dit que je devrais positiver, au lieu de toujours "inventer" le pire.  Pour cela il faudrait que j'ai une bonne raison de le faire... une colombe passant devant ma fenêtre avec un rameau d'olivier dans le bec, par exemple....

Je regarde, je scrute, rien....

Demain est un autre jour...... il fera certainement beau !

ESPOIR !

Une envie d'écrire me prend... et je n'ai rien de spécial à dire ! Ce n'est pas tout à fait vrai, mais ce qui me trotte dans la tête je ne peux pas le partager avec vous.

Je peux vous offrir un temps de printemps, celui que je vois de ma fenêtre... un ciel de mai, un soleil de juin... les arbres se balancent sous une légère brise... J'ai de la chance puisque tous ces arbres sont couverts de feuilles : olivier, mimosa, et un grand dont je ne connais pas le nom.  Dans peu de temps le mimosa sera en fleurs.

Quand je sors pour l'inévitable balade canine, le Canigou est toujours là.... enfin les jours nuageux ou brumeux il en profite pour aller faire un tour je ne sais où... je ne le vois pas !  Pour le moment, son sommet n'est pas tout à fait blanc; il lui manque quelques bons centimètres de "manteau neigeux".

Ma fille aînée et Po sont parties pour  qq jours... mon gendre, "en vacance" se repose ! Alors mes petits enfants, les deux aînés, ont besoin de leur taxi préféré; ça tombe bien, cela me permet de partager quelques instants d'intimité avec eux; c'est fou ce qu'on arrive à se dire en quelques instants en voiture.... Pour tout vous avouer c'est un immense plaisir partagé.

Cet après midi, peut être, j'irai voir de quelle couleur est la mer et écouter ses histoires.  Si je fais qq photos, je vous en enverrai !

A+

L'écriture et un curieux besoin. Ecrire était mon métier. "Sur commande" c'est relativement facile. Les objectifs sont fixés à l'avance, il suffit de trouver quelques idées et de les transcrire. Que ce soit pour la pub ou la presse. Le résultat est plus ou moins bon, mais bien souvent ça passe. Et quand c'est très très bon (cela arrive) on se sent bien dans sa peau.
Alors aujourd'hui, plus d'obligation pro, j'écris uniquement j'allais dire, pour le plaisir? Oui, c'est vrai, mais parfois cela me coûte, ce n'est pas facile. Idées et mots se bousculent, s'engueulent, il faut arriver à les mettre d'accord avant de les afficher sur l'écran et vous les offrir en pâture. Je dois vous avouer que lorsque je m'installe devant mon cher Mac, je n'ai aucune idée préconçue.
Je commence par un mot, puis un autre... les autres suivent, l'idée se délie.... et les lignes se succèdent les unes aux autres. Parfois je ne relis même pas, je ne sais pas si le texte est cohérent. Peu importe, j'ai écrit ma note quotidienne. Parce que c'est ce que je m'impose, c'est comme ça, il y a certainement une raison... mais quelle importance ? Je ne la connais même pas, j'obéis à une pulsion, une envie...
et vous me demanderez à quoi cela me mène... une fois encore, quelle importance ?
Echanger, partager, se confier, et même se raconter, je crois que c'est une façon d'exister.
Je n'ai rien de trouvé de mieux pour conclure : ÉCRIRE C'EST VIVRE.

Aïe, aïe, aïe.... le temps passe si vite.... je croyais avoir écrit une petite note aujourd'hui.... erreur, c'était hier ! Un peu tard pour avoir les idées claires... et même la moindre idée ! Heuuuuuu ! oui, hier je suis allée à la plage lire au soleil ! Je vous avais promis de vous envoyer un bon bol d'air, je vous promets que je l'ai fait... L'avez vous bien senti ? Hier j'ai reçu un mail d'Argentine. Une amie qui ne manque pas d'esprit s'amuse de la crise que nous "subissons"... Là bas, ils l'ont connue bien avant nous ! Ils sont donc ni surpris... ni angoissés... Ils sont habitués !
Ce soir, je vous offre, comme aux enfants sages..... une belle image !

Ou des mots et des images que nous utilisons pour raconter des histoires, notre propre histoire...
Parfois nos mots vont plus vite que notre pensée profonde et nous les laissons s'envoler, sans réfléchir, sans avoir fait tourner nos doigts sept fois au dessus du clavier... un petit coup d'index sur la touche envoi et c'est parti... impossible de se rétracter... Oui, il y a toujours la possibilité d'écrire une suite, de dire à quel point on regrette ce que l'on vient d'expédier... mais voilà, celui qui reçoit en pleine gueule la "première impression" ne voit que celle là... La suite est tiède, c'est du réchauffé.
Il ne faudrait pas se laisser emporter par ces réactions "épidermiques" ! c'est trop facile de balancer des formules toutes faites... même si dans les minutes qui suivent rongé par le regret, regret sincère..., on cherche à se faire pardonner....
Mais celui qui pardonne, (parce que je sais qu'il pardonnera) va t il "gommer" cette agression totalement gratuite ? l'effacer de sa mémoire ?
Le mail est parfois une arme à double tranchant !
Voilà, je te demande pardon... devant témoin.
A bon entendeur... so long !