Le grand déblocage

Fête des mères... des grand mères...   fête des pères... à quand les papy's.... les chiens, les chats, les hirondelles... papillons, fleurs ??

Aujourd'hui coup de blues... est-ce le vent froid ? le temps "hors saison" ? je ne sais pas....

La fête des pères, je ne l'ai jamais souhaitée... quand mon père était encore vivant,  elle n'existait pas.

En revanche la fête des mères... oui ! un souvenir, une année avec mon frère nous lui avons offert une tortue; elle n'a pas franchement apprécié et quelques jours après la tortue a disparu... en appartement, c'est bizarre non ? Nous l'avons cherché partout, sous tous les meubles, sous les lits.... introuvable... Je me demande si maman.... Oh, non elle n'aurait pas osé, elle qui était si douce, si bonne....

Pour vous faire partager mon état d'âme du moment.... écoutez :

marianne faithful   Vagabond way
http://www.youtube.com/watch?v=M0wycjXW-dQ

Aujourd'jui 6 juin... je n'étais encore qu'une enfant... mais quel évènement pour nous qui passions des heures l'oreille collée au poste de TSF... pour écouter, malgré le "brouillage"  la bonne parole précédée des première notes de la Vème de Beethoven qui en morse

:

...--- signifient V, le V de la victoire !!!

ICI LONDRES, LES FRANÇAIS PARLENT AU FRANÇAIS....

Nous entendions, sans comprendre, tous ces messages personnels donnant des nouvelles de ceux qui avaient réussi à gagner l'Angleterre... ou qui informaient la "résistance" des heures et lieux de parachutages....

Voici quelques messages trouvés via google et extraits d'un livre dont je vous donne les références :

"Ouvrez l'œil et le bon" , "Tout le monde sur le pont", "Messieurs, faites vos jeux", "Le gendarme dort d'un œil", "Les carottes sont cuites", "Les dés sont sur le tapis" ou encore "les enfants s'ennuient le dimanche" sont autant de messages qui donnent aux Résistants le signal de passer à l'action en juin 1944......


LE livre :
"Radio Londres 1940-1944 – les voix de la liberté" Aurélie LUNEAU Ed.PERRIN 2005

C'est pendant la petite balade canine du soir que se pose la question cruciale  :  que vais je bien pouvoir raconter sur mon blog ?

Ce soir je me suis retrouvée à Néville, village du Pays de Caux, où "nous" avions une résidence secondaire...

La naissance de Sophie étant programmée pour début juillet j'avais choisi d'accoucher à Saint Valery en Caux à 5 km de là... je vous raconterai ça une autre fois, peut être !

A l'époque il y avait déjà quelques supérettes... mais le petit commerçant était roi ! La crème,et le beurre, nous l'achetions chez Lacaille, crémier/fromager... qui se fournissait chez le parrain de ma fille, éleveur cauchois, un des premiers à recevoir une prime pour la qualité de son lait "propre", grâce à la traite électrique...

Pour le lait, nous déposions notre pot chez Monsieur et Madame Saint Riquier qui avaient deux ou trois vaches. Ce monsieur avait gardé en souvenir de 14/18 une belle jambe de bois. Je me souviens il avait un potager impeccable, pas une mauvaise herbe... il s'était bricolé des outils au bout d'un bâton, ainsi il n'avait pas à se baisser pour biner, sarcler, désherber... Quel bel homme, un visage de grand père, comme on en rêve, sa femme, menue, un foulard retenant ses cheveux, un visage ridé comme une jolie pomme...  Je me demande si ce n'était pas le bon temps, celui où les gens se connaissaient, s'appréciaient, se rendaient volontiers service....

Le charcutier de Néville était un des meilleurs de la région ! Mais celle qui, déjà à l'époque, faisait figure "d'ancienne" était Madame Criquioche. Elle avait ce qu'on appelait une épicerie... minuscule ! mais on y trouvait de tout... Les enfants adoraient y aller acheter les bonbons à la pièce, même si ma fille et sa cousine Valérie avaient un peu peur de cette vieille dame.... et si c'était une sorcière ? Mais la gourmandise était plus forte que la peur.

Je ne regrette pas ce temps... il fait partie des beaux souvenirs ! En vérité, je ne regrette jamais rien, à quoi bon ?

Et ça te fait rire, coquine ?

Il y a 14 ans, quelque part dans le monde, une petite fille voyait le jour, poussait son premier cri !

Il y a 14 ans, sur un banc, devant une gare, une maman disait au revoir à une jeune femme !

Elle ne savait pas que cet au revoir était un adieu à son enfant !

Ben oui, c'est comme ça et je ne changerai jamais ! Les anniversaires sont importants. Quel que soit l'évènement.

Aujourd'hui j'ai fêté un bel anniversaire, dans la joie, le bonheur... l'émotion et l'amour. Ma fille aînée passe le cap du demi siècle... A quel âge je l'ai eue ?  question sans importance.    18, 20, 24, 26 30 ou 40 ans.... ça changerait quoi ?  Je me souviens de chaque instant de ce jour unique... du réveil où je sentais bien qu'il se passait quelque chose dans mon corps, jusqu'au au moment où je n'ai pas eu le temps de me relever pour la voir sortir de moi.... on m'a dit "une belle petite fille bien formée"...   j'ai entendu son premier cri... tout a été magnifique ! quoi la douleur ? ah non... pas du tout même à une époque où la péridurale n'existait pas ! Je voulais participer à 100% à l'arrivée de mon premier enfant (pour la deuxième, également... pas de différence)

Hélas, à l'époque on ne posait pas le bébé sur le ventre, dans les bras de sa maman !

On m'a laissée seule avec elle pendant au moins deux heures, elle était couchée près de moi !  Je lui ai dit : tu t'appelles Marianne,   moi c'est Françoise, ton papa c'est Daniel... il arrivera demain ! ah oui, parce que j'ai accouché à Genève pour des raisons d'amour familiale... c'est une autre histoire ! tu pèses 2k940, mesure 48 cm...  dis moi comment tu te sens, as tu soif... faim ? qu'est ce qui te ferait plaisir ? Je lui ai raconté sa famille, enfin plein de petites choses... je suis certaine qu'elle  entendait, comprenait... évidemment j'ai compté et recompté ses doigts... mais je vous l'ai déjà raconté, il y a  un an sans doute... et je le "radoterai" l'année prochaine.

Je lui parlais déjà quand je la portais en moi...nous écoutions de la musique ... ce n'était pas une idée "dans le vent" à l'époque, on ne se préoccupait pas de savoir si un foetus percevait la vie extérieure... et la vie intérieure de sa maman... ressentait ses joies ou sa tristesse... mais je savais intimement  que nous étions en contact permanent !

Voilà  !