Le grand déblocage

C'est pendant la petite balade canine du soir que se pose la question cruciale  :  que vais je bien pouvoir raconter sur mon blog ?

Ce soir je me suis retrouvée à Néville, village du Pays de Caux, où "nous" avions une résidence secondaire...

La naissance de Sophie étant programmée pour début juillet j'avais choisi d'accoucher à Saint Valery en Caux à 5 km de là... je vous raconterai ça une autre fois, peut être !

A l'époque il y avait déjà quelques supérettes... mais le petit commerçant était roi ! La crème,et le beurre, nous l'achetions chez Lacaille, crémier/fromager... qui se fournissait chez le parrain de ma fille, éleveur cauchois, un des premiers à recevoir une prime pour la qualité de son lait "propre", grâce à la traite électrique...

Pour le lait, nous déposions notre pot chez Monsieur et Madame Saint Riquier qui avaient deux ou trois vaches. Ce monsieur avait gardé en souvenir de 14/18 une belle jambe de bois. Je me souviens il avait un potager impeccable, pas une mauvaise herbe... il s'était bricolé des outils au bout d'un bâton, ainsi il n'avait pas à se baisser pour biner, sarcler, désherber... Quel bel homme, un visage de grand père, comme on en rêve, sa femme, menue, un foulard retenant ses cheveux, un visage ridé comme une jolie pomme...  Je me demande si ce n'était pas le bon temps, celui où les gens se connaissaient, s'appréciaient, se rendaient volontiers service....

Le charcutier de Néville était un des meilleurs de la région ! Mais celle qui, déjà à l'époque, faisait figure "d'ancienne" était Madame Criquioche. Elle avait ce qu'on appelait une épicerie... minuscule ! mais on y trouvait de tout... Les enfants adoraient y aller acheter les bonbons à la pièce, même si ma fille et sa cousine Valérie avaient un peu peur de cette vieille dame.... et si c'était une sorcière ? Mais la gourmandise était plus forte que la peur.

Je ne regrette pas ce temps... il fait partie des beaux souvenirs ! En vérité, je ne regrette jamais rien, à quoi bon ?