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01/11/2008

Je me souviens.....

Paris XVIème : Devant le 2 avenue Saint Philibert... ne cherchez pas sur un plan... elle s'appelle aujourd'hui rue Alfred Bruneau.
Sous la fenêtre du salon, assis sur le trottoir en face de nous... ce qu'on appelait à l'époque "un clochard"... Maman lui donnait régulièrement à manger. Je me souviens d'une histoire de fromage... de l'emmental sans doute ! Voilà que notre Baptiste, son vrai prénom, ouvre le paquet et pose le fromage sur le trottoir... Maman horrifiée descend et lui ordonne de poser ce bout de frometon sur le papier... berk le trottoir ! Rien à faire, Baptiste il n'en avait rien à foutre.... Mais du fromage je n'en avais rien à foutre non plus. Ce qui m'a fascinée c'est l'histoire de cet homme. Avant de tout laisser derrière lui, il avait un foyer, une femme qu'il aimait à la folie sans doute. Un jour sa femme l'a quitté. Cet homme, avocat de son métier, a tourné le dos à sa vie douillette et confortable. Renoncer à tout... sauf à la vie, mais quelle vie ?? Hélas la guerre est arrivée et je n'ai jamais su ce qu'était devenu Baptiste.
Quel bel exemple ma mère m'a donné. Pour moi un clodo, un SDF n'est pas un déchet... c'est un être humain blessé, rejeté !
Aujourd'hui on interroge les gens sur tout et rien... pour en sortir des statistiques bien souvent inutiles !
Qui a été interroger les SDF pour savoir pourquoi et comment ils en sont arrivés là ? On peut tout imaginer... et être très loin de la vérité.

10/10/2008

Cuisine d'hier

Hier... absolument, mais pas autrefois... Je me souviens de la purée de pomme de terre de Geneviève, celle que nous appelions la femme de ménage, et qui faisait partie de la famille. J'avais entre 10 et 15 ans... elle me racontait qu'elle avait frotté le dos de maman, dans son bain, le jour de son mariage. Elle m'appelait mon lapin bleu, ma colombe rose... elle m'adorait, et je ne sais même pas si, sur le moment, je savais lui rendre cet amour.
D'elle j'ai gardé ces souvenirs de présence à la sortie de l'école, quand elle lavait les draps dans la baigoirre, travail dur et usant. Elle qui "était debout sur ses jambes depuis l'âge d 14 ans" me disait elle souvent.
Ginou, Ginou je sais que maintenant tu as trouvé ce repos dont tu n'as pas eu la chance de profiter sur notre foutue terre.
Aujourd'hui je voudrais rendre un hommage public à ta purée de pomme de terre. Jamais, je n'ai eu l'occasion d'en déguster d'aussi bonne. La tienne était onctueuse, à la fois légère et consistante, elle glissait dans mon gosier et laissait un arrière goût de bonheur !
J'ai bien essayé de cuisiner la même ! jamais je n'ai réussi à t'égaler. Dans la fameuse bible d'Ali Bab il y a bien une recette de purée: ingrédients
une livre de pomme de terre pour une livre de beurre ! je n'ai pas tenté de l'appliquer. Qu'en dirait mon cholestérol... Je sais que dans ta recette il y avait la force de tes bras qui savait aérer le précieux mélange, ton intelligence qui savait doser les ingrédients et ton amour qui, en pensant à nous, te motivait pour réussir la "meilleure purée du monde".
Merci mon lapin bleu, ma colombe rose... me permets tu, maintenant que je suis loin de mon enfance, de t'appeler par ces noms si doux que tu avais inventé pour moi ?

03/09/2008

Quand j'étais petite...

Quand j'étais petite j'avais peur de l'orage.
Quand j'ai été maman je l'ai caché à mes filles : le truc a marché, elles n'ont jamais eu peur de l'orage.
Maintenant que je suis grand mère, devant les petits je ris quand il y a de l'orage.

Mais ne le dites à personne, encore aujourd'hui, l'orage et moi ne sommes pas vraiment copains !

Il ne me fait plus peur... mais souvenez vous, un jour j'ai écrit ici que j'étais un peu filoute.......

21:25 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : peur, orage, enfance

20/07/2008

Liens de sang ???

Sur le cul j'étais ! pardonnez moi l'expression ! mais quand j'ai vu
"le cousin" j'ai tout de suite vu qu'il était de ma famille !
D'ailleurs je n'aurais rien dit de lui ici si je n'avais pas été touchée,
émue par cette rencontre.
Ce n'est pas fini, sa fille qui a 44 ans, est paraît il mon portrait craché !
Et encore... une autre cousine, également du côté paternel, a elle aussi
une fille, qui me ressemble jusque dans la façon de parler !
C'est intéressant. Ah les gènes.... on ne peut même pas dire qu'il s'agit de
mimétisme parce que cette partie de la famille je l'ai vue tellement peu !
3 ou 4 fois !
Bon, c'est curieux de ressentir une certaine satisfaction !
Difficile à expliquer ! Il ne s'agit pas de liens du sang, mais se retrouver,
se reconnaître en l'autre, communiquer comme si on ne s'était jamais
quitté !
Avoir ce je ne sais quoi en commun... bizarre sensation !

Il faut avouer que ma famille paternelle m'a tellement manqué depuis
l'enfance... est ce une explication ? Peu importe, les faits sont là et je
suis très contente de cette rencontre.

Rien d'autre pour le moment. Je vais bosser un petit peu.

A plus toutes et tous.

12/07/2008

une histoire d'enfance !

Seconde guerre mondiale vécue par Elle !

Septembre : retour à Paris. Elle a tout juste 7 ans ! Depuis le dernier départ en "grandes vacances" en juillet 1939, que d'évènements dans la vie de cette petite fille !
Son papa est mort en juin 1940... au même moment les allemands envahissaient son pays !
Heureusement pressentant les évènements à venir son père, à la fin des vacances, avait décidé de ne pas faire revenir la famille à Paris.
Grâce à sa clairvoyance l'exode leur a été épargné.
Ce retour à Paris, dans une gare noire, bruyante... un vrai temps d'automne... ciel noir, pluie... tout pour engendrer la mélancolie !
Comment imaginer que cette petite fille pouvait être heureuse ?
Elle et son frère se retrouvent chez la grand mère maternelle ! Non, ce n'était pas la bonne mère grand des contes de l'enfance qu'elle connaissait déjà ! Gentille, mais pas douce,câline.... Il fallait surtout ne pas faire trop de bruit, ne pas salir... ne pas trop parler (et surtout pas à table).
Elle se souvient que toute sa famille avait du aller voir la police pour faire marquer quelque chose sur les cartes d'identité... ils ont reçu des masques à gaz...
Et puis un beau jour, sa grand mère, son oncle et sa tante doivent quitter Paris.
Eux trois resteront. Là, il faut bien expliquer pourquoi ils sont partis et nous, sommes restés ! après tout pourquoi eux et pas nous ? nous étions tous dans la même galère : une famille juive ayant peur des allemands !
Mais voilà l'histoire ! Sa maman, avait rencontré une dame aryenne 300%. Elles avaient créée une affaire de tricot artisanal ! des vêtements en laine angora ! et pendant la guerre c'était une aubaine ! des dames/tricoteuses venaient à leur bureau chercher des boîtes de laine, rapportaient le vêtement terminé quelque temps après... et le tout se vendait comme des petits pains dans les plus grands magasins parisiens !
Les bénéfices de cette affaire ont fait vivre toute sa famille pendant la guerre !
Mais il avait fallu également trouver un toit ! Cette dame, qui mérite aujourd'hui de figurer parmi les Justes, leur a trouvé un appartement dans son immeuble, sur le même palier que le sien.
A elle seule, la vie de cet immeuble mériterait un chapitre entier.
Concierge : un couple et leur fille du même âge qu'elle !
dans l'immeuble avec jardin devant et... derrière :
rez de chaussée : deux locataires : un écrivain qu'elle n'a jamais vu mais qui avait transformé son appartement en bibliothèque ! il y avait des livres du sol au plafond ! elle les avait aperçus un jour où la porte était entrouverte!
en vis à vis : un couple, marchand de chapeaux! ils avaient un berger allemand ! son premier calembour : Ils s'appelaient "strap" et elle a dit : "les strapontins un chien"....
1er étage : nous et en face la "dame miraculeuse" avec sa maman, une petite dame âgée, gaie et délicieuse et qui disait "on dit que cette enfant a mauvais caractère, mais pas du tout... elle a du caractère"....
2ème étage : Deux frères italiens, propriétaires de salle de cinéma. Parfois ils offraient des places. En face, une "madame de" et son fils. Tout un poème !
3ème et dernier étage : un très grand décorateur de théâtre et en face, clou du spectacle un couple anglais : elle a moitié paralysée et lui aveugle ! Les Fairchild !
Ces appartements étaient ce qu'on appelle aujourd'hui des "lofts"... Une grande pièce et un petit étage intérieur !
L'une des fenêtres donnait sur la "sirène" du quartier ! tellement habituée à son chant déchirant, même fenêtre ouverte en été, elle ne l'entendait plus !
De cette époque quelques images restent gravées dans sa mémoire : quand "madame de" voulait parler à la vieille dame du dessous, elle agitait devant sa fenêtre une "bonne femme clochette" au bout d'une ficelle!
Peu de souvenirs du couple anglais ! ils sortaient rarement... peut être que des voisins faisaient leurs courses !
L'hiver, sans chauffage, il faisait très froid. La vieille dame et sa fille dormaient dans le même lit... étroit... 80 cm pas plus ! c'était étonnant pour elle !

Sa maman avait rencontré un monsieur... oh non, il ne dormait pas dans le lit avec elle ! il avait mis des coussins par terre, à côté du lit ! Pourtant elle lui a dit un jour "je ne veux pas que tu deviennes mon papa. Le mien il est mort et je n'en veux pas d'autre !"
L'étoile jaune était sous une boîte en verre avec un couvercle noir !
Par précaution, son frère et elle ne dormaient pas à la maison. Ils étaient pensionnaires dans le cours privé où ils allaient depuis le jardin d'enfants et qui se trouvait à deux rues de l'appartement. Leurs papiers d'identité, cartes d'alimentation etc... tout avait été confié à la directrice (qui mérite également de figurer parmi les Justes). Ils n'étaient pas les seuls dans ce cas ! Il y avait dans la même école des enfants de "collabo" ! Des "chemises noires" les pires salauds !
Curieuse ambiance ! aucune dénonciation et pourtant chacun savait qui était qui !
Tous les soirs leur maman déposait sur un meuble style Louis XIV un pot rose avec le café au lait du lendemain matin ! et il y avait toujours l'un ou l'autre pour dire "ton petit déjeuner est sur le Louis XIV"...
Pour "tromper l'ennemi" son frère et elle sont allés en bon chrétiens au catéchisme et ont fait leur communion !
Mais quelle naïveté de croire qu'ils étaient à l'abri ! ils n'avaient même pas changé de quartier. Tout le monde savait qui ils étaient. L'appartement de la grand mère, inoccupé, était dans la rue voisine !
Seulement... on ne sait quelle bonne étoile (pas jaune) les a épargnés tous les trois ! la guerre finie... la vie de famille a repris son cours ! La florissante affaire de tricot s'est arrêtée... la concurrence était revenue !
Fini l'appartement et l'immeuble d'opérette ! tout le monde retourne chez grand mère !
Et là une autre vie a commencé pour elle !