Le grand déblocage

C'était hier.... Mais l'histoire a commencé la semaine dernière. Passant devant Nature et Découverte, sur un panneau une annonce alléchante "balade familiale... écouter le brame du cerf"... De bonne humeur, envie d'un peu d'évasion, d'air pur, de découverte dans la nature :-), de je ne sais quoi encore, je tilte sur l'info et, sur le champ, vais m'inscrire. Une charmante jeune femme à qui je fais remarquer que je ne suis pas de la première jeunesse, insistant sur cet aspect :"balade familiale" me confirme que je n'aurai aucun problème à suivre à cette...... balade.

Le jour dit je rejoins un petit groupe de 13 personnes... OUF 14 avec moi. Elémentaire, je dis bonjour à la compagnie et clame haut et fort : "je m'appelle Françoise".... aucune réponse, ils ne s'appelaient pas.... Plus narrative que jamais, j'aime communiquer....

Co-voiturage pour monter sur les lieux de balade et d'écoute. Je prends un monsieur dans ma voiture. Poliment lui demande son prénom : j'aurais du la fermer, ce charmant compagnon était bègue. Le faire parler devait être une torture pour lui. J'ai donc évité de l'ouvrir. Toutefois, il s'est montré d'une extrême gentillesse, au passage, connaissant bien les endroits traversés, il m'a indiqué plusieurs sites de "sources d'eau chaude" et de bains sauvages.

Arrivés au "bas des pistes", notre guide nous informe que pour commencer nous allions emprunter les sous-bois et je ne sais plus quoi, mais surtout pas les chemins tracés etc...  Je n'imaginais pas ce qui m'attendait !  Un calvaire...

Notre marche s'est faite dans des sous-bois de pins, dans un sol ni dur, ni mou... je commencais à me dire que ce n'était pas vraiment le meilleur endroit pour s'éclater... mais bon, que faire ?   Se retrouver sur ce terrais où la main de l'homme avait rarement mis le pied pouvait présenter un certain intérêt ! Le premier, notre guide nous a très gentiment signalé que nous pourrions trouver des champignons, ce qui a intéressé une dame ! Au cours de la soit disant  balade je me suis demandée si nous n'avions pas emprunté cette voie "sauvage" pour faire plaisir à cette gente dame que semblait déjà connaître le guide, qui lui connaissait sa passion pour les champignons     (vous me suivez ?)

Heureusement, dans notre groupe, un charmant couple d'enseignants me voyant souffrir m'ont prêté un bâton de marche et sont restés toujours à portée de vue... de la dernière du pelonton que j'étais.  J'avais prévenu le guide : "si je n'arrive pas à suivre, continuez sans moi, tant pis si les Indiens me rattrappent, vous entendrez mon cri de détresse"......

Bon an mal an, j'ai suivi. A un moment, bonne dernière mais pour une fois à portée de vue du guide, (qui trottait comme une biche fuyant le cerf) celui-ci se retourne et lance un grand et fort "CA VA ?" je me suis retournée pour voir à qui il parlait.......

Bref, finalement nous voici arrivés sur un vrai chemin, large et praticable... et là.... chhhuuuutttttt ! on   entend  le           fameux brame ! Silence total... un geste, une main tendue, là, là-bas.... Je n'ai pas eu le temps de voir la biche, mais je vous jure que j'ai vu le cerf.... la poursuivant... mon extase a duré  une seconde à peu près !

Nous avons continué notre chemin en   traversant des zones  pénibles, empruntant des chemins praticables, pour finalement s'arrêter au bord d'une route caillouteuse où nous avons piqueniqué. Repas accompagné par le brame lointain de ce pauvre cerf qui, demain peut être, sera abattu pas un sauvage, ces hommes soit disant civilisés appartenant à la race des "humanoïdes chasseurs". Il paraît qu'il faut les tuer ces animaux qui détruisent nos forêts... Je ne veux pas entamer ici le débat, mais vous connaissez déjà ma haine du chasseur !

J'aurais aimé pouvoir vous dire exactement où nous étions, à quelle altitude nous sommes montés (brrrr faisais frisquer), le nom d'un col, d'un lieu... impossible aucun itinéraire, ou indication écrite ne nous ont été communiqués par écrit. Juste quelques mots rapides comme le pas de ce jeune et charmant guide. C'était quelque part dans les Pyrénées Orientales, dans la région du Capsir...  Difficile de faire des photos, s'arrêter étant risquer de perdre de vue le groupe.

J'allais oublier la cerise sur le gâteau, notre guide sans doute très expérimenté, et s'étant trouvé maintes fois dans cette situation, nous a prévenus "si un cerf se dirige vers vous, écartez vous de son chemin, autrement il vous foncera dessus, parce que vous êtes un concurrent pour lui".... Pffffffffffff je me marre, vous avez vu ma gueule ? ai-je des bois sur le front ?  et les cerfs sentent l'odeur de l'homme, ils la fuient.... le moindre craquement, éclat de voix ou un pet de travers... et ils détalent aussitôt !

Merci monsieur le guide dont je n'ai connu le nom qu'au moment de reprendre ma voiture pour rentrer at home ! Il a eu l'extrême délicatesse de nous remettre sa carte, si nous avions besoin de ses services en dehors de N et D...

Cela dit, je ne veux pas cracher dans la soupe, ce guide est certainement un excellent professionnel. A je ne sais quel moment le contrat "balade familiale" a dérapé... même si des enfants nous accompagnaient... Je pardonne à tout le monde parce que finalement, cool zen, j'ai pris tout cela sous son côté le plus comique.... C'est si bon de rire hein ?

Conclusion : dans la tête ça va... je peux même dire que ça pédale un max.... mais dans les jambes ??? aïe, aïe, aîe... elles sont, disons, sensibles aujourd'hui.  Tout cela passera et il m'en reste de bons souvenirs... n'est-ce pas l'essentiel ?

Les photos ci-dessus datent d'hier... cherchez le cerf...collez votre oreille sur l'écran, peut être aurez vous la chance d'en entendre un....

Ah qu'on est bien devant son petit Mac chéri... Je reviens d'une balade (tu parles je vous raconterai demain) dont le seul  but  était d'écouter le brame des cerfs et, en prime, d'en voir quelques uns...

Je viens de rentrer, cassée... épuisée.... j'ai vu un cerf... j'en ai entendu plusieurs... et les sous-bois de conifères n'ont plus de secret pour moi...

Je vais m'écrouler et   si  j'arrive i à me relever un jour, promis je vous raconte... sans photo de cerf, mais de  peut être une ou  deux sous bois !

Vive les PYrénées Orientales........