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27/05/2010

Les enfants et la mort

Les enfants de mon adorable voisine viennent de perdre leur grand mère paternelle. Le petit garçon, 5 ans, pleure beaucoup, il  a compris qu'il ne la verrait plus jamais. Il lui parle, fait du bruit et envoie des messages vers le ciel. Il a demandé à sa maman si sa mamy l'entendrait.

Ce n'est pas facile...  que faut il lui répondre ?  je ne sais pas ce que je ferai à sa place. C'est une maman attentive, intelligente, sensible, son coeur lui a dit de répondre "oui". Je crois qu'il faut toujours écouter son coeur;  ce n'est pas un mensonge, c'est déguiser la réalité pour s'adapter aux sentiments d'un enfant. Petit  à petit le travail de la réalité se fera. Parler de l'absent,particulièrement avec un enfant, lui permet de garder vivante en lui la personne invisible pour ses yeux, mais pas pour son amour !

La petite soeur 3 ans 1/2  a compris elle aussi, mais elle a beaucoup moins de souvenirs vécus avec sa grand mère. Elle n'est partie qu'une seule fois à la montagne avec elle. Elle sait, mais c'est un peu comme si elle ne savait pas; Elle en parle "au futur"... et pourtant elle a également dit "aller à Disneyland avec ma mamy... ah, ben non c'est pas possible".  Je trahis peut être ses mots, mais pas son intention.

Dans le temps on cachait la mort aux enfants. Ce n'est plus le cas aujourd'hui... chez les personnes intelligentes ! On a attendu pour me dire que mon père était mort, j'avais à l'époque 6ans1/2... je l'ai espéré encore plus longtemps, et je n'ai pas voulu croire quand on me l'a appris.... je l'ai attendu et cherché  pendant des années !

Les enfants savent, les enfants sentent... il ne faut pas leur mentir.

 

Commentaires

Bonjour Francoise,

c'est triste de perdre une grand-mère. J'ai beaucoup pleuré quand j'ai perdu mes deux grand-mères, et surtout mon arrière-grandmère maternelle.

Amitiés
Olivia

Écrit par : olivia | 28/05/2010

Ma mère et ses frère et soeurs m'a souvent raconté qu'elle assistait régulièrement aux enterrements d'enfants qui succombaient à des maladies aujourd'hui parfaitement maîtrisées à force de vaccins et d'antibiotiques, qui n'étaient pas disponibles à l'époque ou en tout cas dans l'Espagne sur elle-même renfermée de l'après-guerre et de la dictature. C'était le passe-temps de sa gouvernante, et elle embarque la ribambelle de gamins à sa charge avec elle, voir les petits cercueils blancs, les petits corps comme des poupées, et les larmes autour.
Elle raconte ceci avec horreur alors qu'elle ne met aucune émotion dans le récit de la mort de sa mère, de son frère, de sa grand-mère, de son père, dans l'ordre chronologique. Leurs corps elle n'a pas voulu les voir. Elle vit entourée de leurs images, au propre comme au figuré, au dehors comme au dedans. Ces images la hantent, la possèdent, la renferment. Moi je veux voir mes morts, je veux les toucher, les embrasser. Je veux q'ils me disent qu'ils sont partis mais que moi je suis ici et je marche et je respire, et je pleure et je ris. Que la sève qui coule de mes veines vient d'eux et pas pour eux.

J'en ai déjà "râté" bon nombre. Ceux que je cite m'ont échappé enfant. Si ma mère se refusait à la mort comment voulez-vous qu'elle la donne en transmission ? Je les ressuscite et les retue en en parlant à mes enfants. Cela choque ? Ils ne sont pas retus ! Je les retue ! Et c'est un un instant de grâce - action de grâce envers eux et leurs descendants, actuels et avenir... J'éspère

Écrit par : Eva | 29/05/2010

Larmes. Eva ton commentaire est très très beau. Ce que tu dis à propos du partage avec tes enfants est très proche du "saying hullo again" de Michael White. L'invisible visible en nous. En parler, le raconter c'est le garder en vie, le faire aimer. C'est ce "travail" que j'ai fait avec ma fille. Larmes et souffrance sont et seront toujours là, mais dans une sorte de sérénité qu'elle aime que je partage avec elle. Je veux en parler au présent parce qu'elle est présente en moi.

Écrit par : Françoise | 29/05/2010

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