11/05/2009
Emotion !
Alzheimer... pour la première fois aujourd'hui, j'ai rencontré des personnes atteintes de cette maladie. Toutes étaient accueillies par la section locale de l'association France Alzheimer. Deux ou trois, accompagnées par des bénévoles, faisaient des puzzles, à une autre table le coin des catalans... un monsieur aux yeux bleus clairs comme un ciel d'aube, disait qu'il se souvenait de sa grand mère qui avait accueilli Edith Piaf sans son petit hôtel de Perpignan ! Les dames qui s'occupaient de lui l'aidaient en lui posant des questions, doucement, j'allais écrire tendrement.
C'est une belle leçon; une grande partie des accompagnants sont des bénévoles, j'ai vu deux très jeunes filles stagiaires, une dame était la fille d'un des "accueillis". Une autre accueillie venait d'arroser la jardin... une autre avait fait la lessive. Tout ceci dans un cadre lumineux, reposant où on se sent bien !
Au lieu de laisser les personnes croupir seules dans une chambre, ou de les promener comme on sort un chien, par nécessité... ici tout le monde se mobilise, sans accepter la régression; c'est tout le contraire qui se passe ! C'est la recherche de la dignité de chacun qui est le moteur de ces actions.
Un extrait d'une de leurs brochures "JE NE SUIS NI DÉBILE MENTAL, NI MALADE MENTAL. JE SUIS UN ÊTRE INTELLIGENT QUI A DES PROBLÈMES DE MÉMOIRE ET AUSSI DES PROJETS"
Des projets.... il fallait y penser..... il fallait le dire ! Je ne sais pas comment je pourrais leur filer un coup de main... je cherche !
20:10 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : maladie d'alzheimer
Commentaires
Tu l'as découvert à l'endroit le plus inattendu:
"La vie s'arrête quand on a plus de projet
ou au moins il serait bon qu'elle s'arrête"
Écrit par : éric sauvat | 11/05/2009
"Je ne suis ni débile, etc." : c'est vraiment de la belle proclamation identitaire. Peut-être que tu pourrais monter des groupes du côté de chez toi pour engager le protocole narratif expérimental que tu connais, basé sur rendre honneur aux résistances à la place de d'épaissir les naufrages. Présenter les personnes non pas comme des malades confondus avec la maladie mais comme des personnes intelligentes luttant contre des problèmes de mémoire. C'est exactement de l'externalisation des problèmes aggravés par l'isolement des "non-conformes" ou "non-performants" pratiqué par notre culture. Pour les isoler, on utilise comme Foucault l'a très bien montré l'arme du diagnostic.
Écrit par : Peter White | 16/05/2009
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