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02/07/2018

78651 son numéro

rue des vignes.jpg

Oui, hier matin, j'ai regardé tout tout.
J'ai pleuré... oh non, pas parce que je connaissais personnellement Simone Veil, son mari ou des membres de sa famille.
Peut être parce que j'aurais pu être arrêtée en avril 1944 là au 73 rue des Vignes à Paris XVIème... 
Ce n'est pas la première fois que je le dis ici, de mère juive, j'étais considérée comme juive et je pouvais être arrêtée et déportée.
Miracle ce n'est pas arrivé.
En avril 1944 j'avais 10 ans et 7 mois. Les Allemands étaient omniprésents et je crois que je n'en avais même pas peur, j'éprouvais du dégoût et peut être de la haine si à cet âge c'est possible.
Le 4 mai 44 communion solennelle pour tromper l'ennemi. Il faut croire que ça a marché !
Hier matin oui j'ai pleuré, je n'ai pas eu simplement un peu d'humidité sur les yeux, non de vraies et grosses larmes.
Pourquoi ? Toute cette partie de mon enfance est remontée,
j'ai tout revu, ressenti, revécu... et être là bien vivante c'est tellement émouvant parce que peut être improbable ?
Pourquoi moi et pas elle, et les millions de victimes ?
Aucune culpabilisation mais voilà la tristesse est là. Vous allez me dire que les souvenirs d'enfance sont peut être le regret d'un
temps révolu; oui, je suis une vieille bique aujourd'hui, mais je
ne connais pas cette nostalgie.
C'est un bout de ma vie qui n'a pas été totalement malheureux grâce à maman qui a tout fait pour nous protéger et dont l'amour a sans doute permis au miracle d'exister.
Voilà.