07/03/2009
Que faire ?
Oui que faut il faire, que peut on faire ? Me voici confrontée à un problème que je pourrais bien poser à mes proches dans les années qui viennent... Mon propriétaire (vit juste en dessous de chez moi) vient de transformer une pièce de son appartement en chambre d'hôpital. Mais voilà, c'est pour y accueillir sa soeur. Ce que je comprends tout à fait. Elle était pensionnaire d'une maison de retraite médicalisée à 500km d'ici. Ayant tout un côté de son corps paralysé elle avait des difficultés à se nourrir.... On lui déposait un plateau... sans même prendre la peine d'ouvrir un pot de yaourt, sans l'aider à couper la viande... bref, elle devait se débrouiller toute seule ! Puis on lui retirait le plateau en lui faisant une petite réflexion du genre
"elle n'a pas d'appétit la mémé aujourd'hui"...
Cette dame qu'on traite de mémé... a 93 ans, ne peut plus parler, s'exprimer même par geste....
Son frère ne supportant plus ce traitement inhumain, décide donc de la prendre chez lui.
Dans la chambre lit médicalisé, il fait ouvrir une grande porte afin qu'un fauteuil roulant confortable puisse y passer, bref, il fait le maximum pour l'accueillir chez lui.
Voilà un mois qu'elle est ici et pour la deuxième fois elle se retrouve hospitalisée. La première fois, une nouvelle attaque... la seconde, elle ne peut déglutir et s'étouffe en s'alimentant.
Diagnostic du médecin : il est impossible qu'elle guérisse (ça tout le monde le savait) aucune régression de son état n'est envisageable,
inutile de continuer la prise de médicaments... juste un tranquillisant/sédatif... elle est en soins palliatifs !
Deux fois par jour des infirmières assurant l'hospitalisation à domicile viennent faire sa toilette.
Je l'entends râler le jour et parfois la nuit....
C'est horrible... comme on dit c'est véritablement un légume.
Son frère m'a dit l'autre jour que, s'il se retrouvait dans cet état, il voudrait qu'on abrège sa vie....
Mais comment imaginer que lui, un quelconque membre de sa famille... ou je ne sais qui... puisse prendre cette initiative.
Impossible de savoir même si elle a réalisé où elle se trouvait... si elle reconnaît les siens... aucun signe de sa part ne peut être compris ou interprété, pour une bonne raison, c'est qu'elle n'adresse aucun signe ! Ni geste, ni parole !
Je me fous de savoir ce que cela coûte à la séc soc... à condition que la même séc soc ne refuse pas un traitement qui pourrait sauver la vie d'un enfant ou de toute autre personne pouvant retrouver une vie dite "normale"...
C'est un véritable cas ce conscience. Je ne sais pas si cette pauvre femme souffre... si elle pense... si elle entend... voit... s'il lui reste un brin de conscience...
Que faut il faire dans un cas pareil ? Si c'était un membre de ma famille, que ferai je ?
Je ne sais pas... et si c'était moi cette vieille dame ? que demanderais je.... si j'étais encore en état de le faire ?
Alors ne faudrait il pas que dès maintenant je prévois, précise, écrive ce que je voudrais.... j'avoue que même aujourd'hui je ne le sais pas !
Je crois quand même que je préférerai que l'on me laisse partir ailleurs où ça ne doit pas être si désagréable... puisque personne n'en revient jamais.... pas même ceux qu'on voudrait tant revoir !
16:39 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : sans retour
Commentaires
T'es pas drôle aujourd'hui... Moi vois-tu j'ai nécessité de faire vivre le légume jusqu'au décès de ma femme ou à sa prise en charge par son fils pas encore bachelier, car c'est ma retraite qui nourrit ce petit monde.
Alors légume j'espère qu'on est déjà ailleurs, qu'en sorte on a juste laissé traîner un morceau de soi par étourderie.
Ton jumeau.
Écrit par : éric sauvat | 08/03/2009
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